samedi 11 février 2017

Saturday Night Fever (La Fièvre du samedi soir)

Palais des Sports
34, boulevard Victor
75015 Paris
Tel : 01 48 28 40 10
Métro : Porte de Versailles

Metteur en scène et directeur artistique : Stéphane Jarny
Scénographe : Stéphane Roy
Chorégraphe : Malik Le Nost

Avec Nicolas Archambault (Tony), Fauve Hautot (Stéphanie), Gwendal Marimoutou (Le DJ), Fanny Fourquez (Annette), Vinicius Timmerman (Bobby), Stephan Rizon (trio), Nevedya (trio), Flo Malley (trio), Lionnel Astier (le père)…

Au Palais des Sports à partir du 9 février 2017
En tournée à partir du 13 mai 2917

L’histoire : Tony Manero, écrasé par l’ombre d’un frère aîné promis à la prêtrise, habite dans le quartier de Brooklyn et travaille dans un magasin de peinture. Mais le samedi soir, tout change. Accompagné de ses amis, il brille sur la piste de danse de l’Odyssée 2001, une boîte disco. Adulé par les femmes et envié par les hommes, il découvre que ce n’est pas si simple d’être un jeune Newyorkais dans les années 70 car son succès lui apporte aussi des ennuis auprès de sa famille, des bandes rivales, des femmes… Un soir, il tombe sous le charme de Stéphanie, à qui il propose de faire équipe pour le concours de danse organisé par leur boîte de nuit favorite. Est-ce le début d’une histoire d’amour ?

Mon avis : Etant un piètre danseur, je suis toujours épaté par ces artistes qui défient les lois de la gravité et exécutent avec une aisance époustouflante des figures qui me semblent irréalisables. Disons-le tout net, Saturday Night Fever est une formidable ode à la danse. J’ai aimé ce spectacle. Je craignais qu’il soir répétitif, or on ne s’y ennuie pas une seule seconde. On est transporté par le dynamisme, la générosité, l’investissement, la joie de vivre et la créativité de toute la troupe. Les arguments positifs sont nombreux.



-    Les décors sont très réussis (celui de la quincaillerie par exemple). Et, en plus, ils sont magnifiés par des projections vidéo de toute beauté. La scène tournante et les modules pivotants ou glissants sont utilisés à très bon escient.
-         Le rythme imposé par la mise en scène. Les tableaux s’enchaînent les uns avec les autres sans aucun temps mort. Si on possédait une zapette, on ne songerait même pas à l’utiliser.
-     L'idée de projeter sur écran les interventions des parents de Tony est très ingénieuse. Elle apporte non seulement une rupture efficace mais elle permet de profiter, grâce aux gros plans, de la grande qualité de jeu des deux comédiens ; Lionnel Astier se montrant particulièrement truculent.
-          La troupe des danseurs et danseuses. Le casting est irréprochable. Ils s’en donnent à corps et à cœur joie. Leur plaisir et leur énergie sont communicatifs. Les chorégraphies n’étant pas stéréotypées, on ne sait parfois plus où donner de la tête pour suivre leurs évolutions.
-       Le fait de mêler une touche de hip-hop à l’ambiance obligatoirement disco ajoute à la diversité des performances.
-    La plastique de Nicolas Archambault. Ses deux apparitions en mini-slip noir provoquent ronronnements ravis, pâmoisons et râles de désir parmi la gent féminine, voire en partie masculine.
-      La prestation de Gwendal Marimoutou. Voici un garçon qui sait tout faire : il joue la comédie, il chante, il danse. A la fois narrateur et acteur, il est l’âme de ce spectacle.
-          Le personnage d’Annette (Fanny Fourquez). Elle est à fois si drôle et si touchante que l’on ne peut que tomber en empathie avec elle.


-      J’avais lu des critiques péjoratives quant au jeu de Nicolas Archambault. Je l’ai donc bien scruté et je l’ai trouvé plutôt convaincant.
-         Il y a deux tableaux qui m’ont encore plus transporté que les autres : la première scène avec la voiture américaine blanche et, plus encore, celle de la bagarre très originale et habilement stylisée.
-          Les dialogues ne sont pas mauvais du tout. Ils vont à l’essentiel et, surtout, ils sont servis par un humour quasi permanent.
-          Le beau message de tolérance, d’amitié et de partage qui y est intelligemment diffusé.
-      Enfin, il y LE trio vocal. Nevedya, Malley et Rizon réussissent à nous faire oublier les Bee Gees ! Ils jouent leur propre partition avec énormément de talent, d’inventivité et de complémentarité. Lorsqu’ils chantent en harmonie c’est tout bonnement superbe. Une sacrée performance…

Maintenant, j’avoue avoir quelques restrictions. Certes très peu, mais il y a une ou deux petites choses qui m’ont gêné ou interpellé :
-         Etonnamment, j’ai trouvé les tenues des danseuses un peu moches, pas du tout glamour. Alors que ces demoiselles sont particulièrement jolies et sexy, elles sont affublées d’accoutrements de tissu qui ne les mettent pas vraiment en valeur.
-         Quant à Fauve Hautot, on ne peut contester son immense talent de danseuse. Sa technique est proche de la perfection. Mais, à mon goût, pour le rôle de Stéphanie, j’ai trouvé que, très athlétique, elle manquait un tantinet de féminité et de sensualité.
Ce sera tout au rayon des (petits) reproches. Mais je me dois d’être honnête et d’exprimer objectivement mon ressenti.


 En résumé, Saturday Night Fever est un spectacle qui donne vraiment la pêche. Impossible de ne pas bouger des pieds au rythme de ces tubes imparables. Certains ne résistent pas à l’envie de se lever et de se mettre à se trémousser à l’unisson des danseurs. C’est la fête aussi dans la salle. On y vit un vrai grand moment de partage et de convivialité.
Au Palais des Sports, la fièvre ne grimpera d’ailleurs pas que le samedi soir, elle brûlera à chaque représentation.


Gilbert « Critikator » Jouin

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