samedi 29 novembre 2014

Sur le bout de la langue

Ciné XIII Théâtre
1, avenue Junot
75018 Paris
Tel : 01 42 54 15 12
Métro : Lamarck-Caulaincourt / Abbesses

Une pièce de Kathleen Oliver
Traduite par Marie-Paule Ramo
Mise en scène par Marjolaine Aïzpiri et Hélène Labadie
Lumière d’André Diot
Musique de Frédéric Fresson
Avec Claire Bosse-Platrière (Catherine), Simon Dusigne (Thomas), Anne Plantey (professeur Cortex), Camille Valin (Sonja)

Présentation : Sur le bout de la langue, c’est l’histoire du Désir : celle d’un frère et d’une sœur dont le cœur chavire pour la même personne ; un cache-cache amoureux où chacun se cherche et où tous s’affrontent en un défi poétique permanent. On s’y travestit beaucoup. Au festival des apparences, le plus habile ou la plus délurée n’est pas celle (ni celui) qu’on croit. Une heure trente de chaises musicales et d’intrigues qui rappellent les comédies romantiques de Shakespeare et la poésie lyrique de Cyrano.

Mon avis :
Quand j’ai abandonné le doux coin de mon âtre
Pour me rendre hier au Ciné Treize Théâtre
Je ne savais du tout quel genre de moment
M’offrirait cette pièce et son titre intrigant
Que pouvait signifier Sur le bout de la langue ?
En arrivant c’est moi qui la tirais, la langue :
De Lamarck-Caulaincourt, il y a du métro
A l’avenue Junot, des escaliers en trop !

Mais on oublie tout ça à peine qu’on s’installe
Bien confortablement dans cette jolie salle
On n’ose pas parler ni trop faire de bruit
Car déjà les acteurs sur scène sont assis
Le décor quant à lui n’est pas très encombrant :
De quatre portes il n’est que leur encadrement
Cinq chaises et un bureau sur lequel est posé
Un amas conséquent de feuilles de papier

La seconde surprise est que les comédiens
Ne se parlent entre eux rien qu’en alexandrins
Mais on l’oublie souvent tant le ton qu’ils emploient
Nous sonne naturel et moderne à la fois
Le thème de la pièce est à double niveau
Il aborde à mes yeux deux sujets principaux
L’art de la poésie est le premier des deux
Et le deuxième c’est le désir amoureux


Nos quatre comédiens s’en donnent à cœur joie
Passionnés, intrigants, guidés par leurs émois
Ils fomentent enfiévrés d’habiles stratagèmes
Pour séduire à la fin celle ou celui qu’ils aiment
En une heure et demie de rebondissements
De mystifications, de travestissements
On se sent emporté dans un fou tourbillon
Dans lequel on ne sait qui est fille ou garçon

Le point fort de la pièce est entier dans le jeu
Tant ils sont épatants, tant ils sont généreux
Chacun des personnages a sa psychologie
Il joue son rôle à fond comme jouant sa vie
On se laisse emporter par leur intensité
Par leurs élans fougueux, leur désir survolté
Il y a la coincée, il y a la joueuse
Il y a l’exalté et puis la malicieuse

Cette pièce, je pense, et vous l’aurez compris
Est faite de rebonds et de marivaudages exquis
Il y a du Shakespeare et du Molière aussi
C’est vraiment bien construit et surtout bien écrit
L’action est maîtrisée, brillante est l’éloquence
Et l’intérêt ne fait que monter en puissance
C’est émouvant de voir à la fin, c’est si bon
Public et comédiens heureux à l’unisson


Gilbert « Critikator » Jouin

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