jeudi 9 octobre 2014

Vincent Dedienne "S'il se passe quelque chose"

Théâtre du Petit Hébertot
78bis, boulevard des Batignolles
75017 Paris
Tel : 01 42 93 13 04
Métro : Villiers / Rome

Seul en scène écrit pas Vincent Dedienne, Juliette Chaigneau, Mélanie Le Moine, François Rollin
Mis en scène par Juliette Chaigneau et François Rollin

Présentation : « Bonjour ! Sur l’affiche, la dame qui ressemble à Laurent Voulzy, c’est ma maman. Le monsieur qui ressemble à Jean-François Stévenin, c’est mon papa. Et le type qui a du bol au milieu, c’est moi ! S’il se passe quelque chose, c’est mon spectacle. Préparé comme un dîner entre amis.
J’ai choisi les meilleurs morceaux de moi (la partie tendre !), je les ai cuisinés pour vous et maintenant je vous invite à ma table, pour me goûter. S’il se passe quelque chose, ça ne se mange pas mais presque… Je vous attends pour 21 h.
(Si vous n’aimez pas, je vous ferai une salade !)

Mon avis : Voici bien un spectacle que j’aurais aimé aimer… Il s’annonçait en effet sous les meilleurs auspices : un artiste repéré et produit par Laurent Ruquier, la présence à la co-écriture et à la mise en scène de François Rollin, tout cela proposé dans l’agréable salle (pour le spectateur) du Petit Hébertot.
En plus, hier soir, il y avait du beau monde sur les travées : Line Renaud, Marc-Olivier Fogiel, Maryse, Annie Lemoine, Valérie Mairesse, Danièle Evenou, Jean Benguigui, Caroline Diament, Laurent Ruquier, et j’en oublie.
Or, en dépit de celle prestigieuse assistance, Vincent Dedienne n’avait pas l’air spécialement stressé. Au contraire, il est apparu de suite très à l’aise, complètement dans son élément, heureux d’être là et de pouvoir se raconter.


Ce seul en scène est en effet on ne peut plus personnel. De ce simple fait, il ne peut ressembler à aucun autre. Vincent Dedienne commence par nous brosser son autoportrait en plusieurs étapes. Très souriant, débit ultra rapide mais élocution parfaite, sa présentation s’avère plutôt cocasse et pleine d’autodérision. Il adore mélanger les sujets et passer du coq à l’âne dans une forme de déconstruction qui fait également la part belle au comique de répétition. Enfin, à mon goût, il y a plus de répétition que de comique.
Car, hélas, dès le premier sketch, dans lequel il se projette en 1793, affublé en petit marquis portant perruque, j’ai été un peu désemparé. C’était touffu et pas très drôle, quasi scolaire et passablement naphtaliné. On aurait cru un vieux sketch des années 50-60…


Le problème, c’est que la suite fut du même tonneau. En dépit de quelques fulgurances amusantes sur son enfance et ses parents, j’ai trouvé son texte assez emberlificoté. C’est dense et foisonnant, l’écriture est très soignée (on sent que le jeune homme a beaucoup lu et beaucoup vu), mais ça ne soulève que peu d’intérêt. Vincent Dedienne parle de lui, nous invite dans son monde à lui, mais on tourne en rond et on n’y entre pas. Il (se) donne énormément, mais on ne prend pas. Du moins, pour ce qui me concerne. J’ai rarement souri et jamais ri. C’est gentillet, parfois même puéril, très narcissique (mais ça d’autres le sont et nous en amusent).

Vincent Dedienne a une présence indéniable. On sent qu’il ne vit que pour la scène. Il possède un bon bagage d’acteur, il est généreux, il a un gros potentiel, il ne triche pas, il propose beaucoup.

Mais je suis resté en périphérie de son univers. Bref, je me suis ennuyé et j'ai trouvé le spectacle trop long. En fait, je n’aurai apprécié – sans plus - que le premier et le dernier quart d’heure. Ce qui, bien sûr, est insuffisant.

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