mardi 15 novembre 2011

Cendrillon


Théâtre Mogador
25, rue de Mogador
75009 Paris
Tel : 0820 88 87 86
Métro : Trinité / Saint-Lazare / Auber

Spectacle écrit par Gérald Sibleyras et Etienne de Balasy
Mis en scène par Agnès Boury
Avec Aurore Delplace, Stéphane Neville, Anjaya, Marie Facundo, Isabel Emilia Cramaro, Thomas Maurion, Caroline Roëlandss…

Mon avis : Quelle belle et bonne surprise que ce spectacle ! Je m’y suis rendu sans grand enthousiasme pour accompagner ma petite voisine âgée de 4 ans. Je faisais ma B.A., quoi. Dans le public fleurissaient les gamines en panoplies de princesses ou en robes roses. C’était charmant…

Cendrillon, tout le monde connaît l’histoire. Restait à voir comment elle allait être traitée. Et bien chapeau aux auteurs et à la mise en scène ! Ce spectacle musical, loin d’être mièvre, est certes destiné aux enfants, mais on peut y prendre du plaisir quel que ce soit son âge. Ça m’a vraiment beaucoup, beaucoup plu. Jolis décors tournants, magnifiques costumes, rien à dire au niveau de l’esthétique. C’est de la belle ouvrage. Déjà, le premier tableau nous révèle le parti pris qualitatif de la production. Il s’agit d’une danse celtique façon « Lords of the Dance » où le rideau, à demi-levé, ne laisse apparaître que les gambettes des danseurs. C’est du meilleur effet. J’avais déjà vu une scène similaire au Crazy Horse, mais c’était plus langoureux et ça ne s’adressait pas au même public…
Passé ce préambule, place à l’histoire et à ses héros.
Cendrillon est absolument ravissante. Elle possède la fraîcheur blonde et le sourire étincelant d’Olivia Newton-John dans Grease. On ne peut donc que l’aimer. Et tous les autres personnages sont au diapason. C’est-à-dire parfaits… Je me demandais surtout sous quelle forme apparaîtraient les fameuses souris amies de Cendrillon. Une ingénieuse idée les a métamorphosées en domestiques (3 femmes, 3 hommes) revêtus d’une livrée couleur souris grise. Ces six danseurs se livrent à des chorégraphies pleines d’entrain (j’ai beaucoup aimé la séance de jonglerie avec les paquets cadeaux) et composent même des tableaux à la fois drôles et poétiques (je pense plus particulièrement à l’inventivité de celui qui a pour cadre la savane). Autre astuce efficace de la part des auteurs, la création d’un nouveau personnage, Tonino, un jeune orphelin aimant et facétieux élevé avec Cendrillon qui va se révéler comme un indispensable complice et apporter une note de fantaisie lorsqu’il s’agira de dédramatiser quelques scènes.
Quoi d’autre encore ? Une fort jolie scène toute en ombres chinoises ; une projection en dessin animé pour amener de maline façon la scène du carrosse ; une truculente scène de bal dans laquelle les impétrantes ne reculent pas devant le ridicule pour se faire repérer par le Prince… C’est vraiment fort bien trouvé. Et puis il y a l’apparition de Cendrillon dans la salle de bal, un moment très attendu qui provoque spontanément un flot de murmures admiratifs.

Ceci nous amène plus directement aux comédiens et comédiennes qui endossent les rôles principaux. Celui qui tient le double rôle du père de Cendrillon et du chambellan est d’abord touchant d’émotion avant de se muer en un personnage haut en couleurs, maniaque et maniéré. Rachel, la gouvernante de Cendrillon, est l’âme de la maison. Elle est pleine de tendresse et de bonté. La marâtre et ses deux pestes de filles sont détestables à souhait même si les deux péronnelles sont bien plus bêtes que méchantes. Leurs chamailleries et pitreries incessantes ont pour effet d’amuser les enfants plus que de les inquiéter. Seule la mère s’en tient à composer un être totalement mauvais… Le prince charmant est… charmant. Il possède une voix chaude à faire fondre toutes les gamines romantiques et les midinettes.

Cendrillon est donc un spectacle musical très beau et très réussi auquel on peut sans problème assister en famille. N’hésitez pas, vous ne serez pas déçus.

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