samedi 13 novembre 2010

Mamma Mia !


Théâtre Mogador
25, rue de Mogador
75009 Paris
Tel : 08 20 88 87 86
Métro : Trinité, Chaussée d’Antin, Havre-Caumartin, Auber

Musique et paroles originales de Benny Andersson et Björn Ulvaeus
Livret de Catherine Johnson
Mise en scène de Phyllida Lloyd
Décors et costumes de Mark Thompson
Chorégraphies d’Anthony Van Vaast
Adaptation du livret : Stéphane Laporte
Adaptation des chansons : Nicolas Nebot
Avec : Claire Guyot ou Sophie Delmas (Donna), Gaëlle Gauthier (Sophie), Karen Gluck (Rosie), Marion Posta (Tanya), Francis Boulogne (Paul), Patrick Mazet (Henri), Jérôme Pradon (Sam), Dan Menasche (Sky), Emmanuelle Bouaziz (Ali), Vanessa Cailhol (Lisa), Tristan Chapelet (Pepper), Sylvain Mathis (Eddie)…


Ma note : 8/10

Synopsis : Mamma Mia ! est une comédie romantique dans laquelle les aspirations d’une fille des années 70 se confrontent à celles d’une fille des années 90. A travers la magie que tissent les paroles des chansons d’ABBA, nous faisons la connaissance de Donna, mère célibataire batailleuse et indépendante, qui clame ne pas avoir besoin d’homme pour donner un sens à sa vie. Sophie, sa fille de 20 ans, rêve de romance et d’un grand mariage en blanc. Si seulement son père pouvait l’accompagner jusqu’à l’autel… Si seulement sa mère pouvait lui dire qui est son père…

Mon avis : S’il arrivait à Philippe Katerine de souffrir d’une pénurie de bananes, il lui suffirait d’aller se camper à la sortie du théâtre Mogador aux alentours de 22 h 45 pour en faire une prodigieuse cueillette. En effet, il faut voir les sourires qui illuminent les visages et entendre les commentaires enthousiastes pour réaliser le plaisir que les spectateurs viennent de recevoir.

Le rideau fermé indique la tendance : le spectacle va être dominé par une symphonie en bleu et blanc. Rien de tel pour nous faire comprendre que nous nous trouvons dans une île grecque. Murs blancs, portes et volets bleus, ciel d’azur. Ce paysage typiquement méditerranéen nous met d’emblée de bonne humeur. Heureusement, car nos oreilles viennent d’être violemment agressées par une entame orchestrale quelque peu excessive en décibels. Bien sûr, l’orchestre joue en live et les musiciens sont heureux de se lâcher dans un habile pot-pourri liminaire de l’œuvre abbatesque, mais ça aurait été bien plus agréable en baissant un tantinet le volume. C’est là, à mon goût, la seule fausse note de tout le spectacle car, comme je le disais, dès que le rideau est levé, on se régale.
Le ton est donné par Ali et Lisa, les deux pétillantes demoiselles d’honneur de la future mariée, Sophie. Elles sont fraîches, toniques, débordantes de joie de vivre… Le décor pivote, et l’on se retrouve devant la taverne de Donna, la maman de Sophie, pour assister à l’arrivée de ses deux anciennes partenaires, Rosie et Tanya, deux personnages hauts en couleurs, un brin déjantées, qui sont visiblement venues pour s’éclater. Sympathiques et drôles, on sent qu’elles vont mettre l’ambiance… Puis, après un tableau visuellement très joli avec son jeu de mains, nous faisons connaissances avec Henri, Paul et Sam, les trois pères putatifs de Sophie… Désormais, tous les principaux protagonistes sont réunis, on sait qui est qui, on commence à cerner les caractères, on n’a plus qu’à se laisser porter par l’histoire…

Le casting de Mamma Mia ! est une totale réussite. Tous les personnages sont épatants. Les trois « papas » ont chacun un physique et un caractère différents. Les deux copines de Donna, dont les voix s’accordent très harmonieusement, forment un duo extravagant à la Laurel et Hardy, avec une mention spéciale pour Karen Gluck (Rosie) qui a une formidable présence comique. Donna, qui a le rôle pivot de la comédie musicale, dispose d’une très large palette d’expressions en fonction de ses états d’âme et des situations auxquelles elle est confrontée. Elle est toujours juste et totalement convaincante. Elle est capable de passer presque sans transition d’une scène pleine d’émotion à la fantaisie la plus débridée… Et Gaëlle Gauthier, excellente comédienne, est une Sophie parfaite dans sa quête de racines et de vérité.
La mise en scène est alerte et inventive (les apartés de Sophie avec ses trois géniteurs), les tenues de scène sont de plus en plus somptueuses au fur et à mesure qu’avance l’action. Certains tableaux sont de toute beauté avec, systématiquement, une note d’humour jubilatoire. Il y en a même un qui mérite les palmes de la cocasserie… Quant à la scène d’ouverture onirico-psychédélique de l’acte 2, elle est tout simplement géniale car elle nous permet de vivre le rêve-cauchemar de Sophie. Et comme elle a la chance de rêver en couleurs, on en prend plein les mirettes… Les danseurs, Pepper en tête, se livrent à des prouesses physiques étonnantes

Mamma Mia ! est une véritable pièce de théâtre chantée car il y a une histoire forte avec de vraies scènes de comédie. Le traitement n’est jamais gnangnan ; il y a même quelques saynètes et réflexions carrément coquines… C’est un bain de jouvence qui nous replonge avec délices dans les années 70, années de liberté, d’insouciance et de joie de vivre. Nombreux sont les clins d’œil à cette époque bénie... Personnellement, je n’ai pas du tout été gêné par l’adaptation des textes d’ABBA en français. C’est même plutôt réussi.
En résumé, j’ai passé une très agréable soirée avec ce spectacle dynamique et joyeux servi par une troupe qui, visiblement, prend énormément de plaisir à nous en donner. C’est beau et c’est bien fait. Que demander de plus ?

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bravo, tout est dit et bien dit
Je suis d'accord avec cette critique. Je rajouterais juste de faire attention à la reprise du 2eme acte car les cardiaques risquent d'y rester lorsque l'orchestre attaque violemment !
Je dois pour ma part retourner voir le spectacle avec sophie delmas dans le rôle de Donna et j'attends les infos

Fanny a dit…

Tout à fait pour la crise cardiaque, nous avons tous été rabattus sur le dossier de notre siège à la reprise par la violence du son ! Faites attention :)