mardi 8 juin 2010

Les Misérables


Théâtre du Châtelet
Place du Châtelet
75001 Paris
Tel : 01 40 28 28 40
Métro : Châtelet

Spectacle musical d’Alain Boublil et Claude-Michel Schönberg
D’après le roman de Victor Hugo
Mise en scène de Laurence Connor et James Powell
Direction musicale : Peter White
Costumes d’Andreane Néofitou
Décors de Matt Kinley
Avec John Owen-Jones (Jean Valjean), Earl Carpenter (Javert), Gareth Gates (Marius), Madalena Alberto (Fantine), Katie Hall (Cosette), Ashley Artus (Thénardier), Lynne Wilmot (mme Thénardier), Rosalind James (Eponine), Jon Robyns (Enjolras)…

Ma note : 9/10

L’histoire : Digne, 1815. Après 19 ans de bagne, Jean Valjean retrouve la liberté. Mais son passé de forçat, matérialisé par un passeport jaune qu’il doit faire reconnaître à la mairie de chaque ville qu’il traverse, le poursuit impitoyablement. Rejeté par tous, il doit son salut à la rencontre de Monseigneur Myriel, évêque de Digne, qui lui offre la nourriture et le repos qu’il cherchait jusqu’alors en vain. Mais l’ancien bagnard, aigri par des années de privation, le « remercie » en lui dérobant son argenterie. Arrêté, il voit à son grand étonnement, que l’évêque ment à la police pour le sauver. Il décide alors de commencer une nouvelle vie…

Mon avis : Et bien, quand les Anglais se mettent à nous refaire Cosette, on peut dire qu’ils n’économisent pas leurs effets… Dès le premier tableau, on est scotché à son fauteuil de saisissement. Une galère surgit du fond de scène ; les rames font gicler des gerbes d’eau ; les forçats s’échinent sur leur banc de souffrance ; les soldats aboient leurs ordres et cognent sur ceux qui faiblissent… Le ton est donné d’emblée. On n’est pas au théâtre, on est dans un film en 3D ! Et le mot « tableau » va s’imposer à nous tout au long de ce spectacle incroyable car ils vont s’enchaîner tous plus fascinants et réalistes les uns que les autres. Il en est même qui s’apparentent à de véritables toiles inspirées de l’école flamande. On dirait du Rubens… Sur le plan strictement esthétique, je n’ai pas souvenir d’avoir vu quelque chose d’aussi éblouissant. Les bas-fonds de Montreuil-sur-Mer, la pension des Thénardier, un quartier de Paris, les barricades, l’hôtel particulier de Jean Valjean… autant de plans et de fresques qui nous laissent béat d’admiration. On reste bluffé devant des trouvailles de mise en scène d’une ingéniosité digne des effets spéciaux du cinéma ; la scène des égouts ou la mort de Javert, par exemple… Et puis il y a la troupe des acteurs-chanteurs. Quels comédiens, et quelles voix ! John Owen-Jones (Jean Valjean) possède un registre stupéfiant. Il est aussi capable de susurrer, de moduler, de nuancer, que de donner la puissance. Earl Carpenter (Javert) est un véritable chanteur d’opéra au volume grave. Rosalind James (Eponine), tour à tour exaltée et frémissante nous émeut aux larmes. Et que dire de la prestation d’Ashley Artus en Thénardier ? Il nous offre un impayable numéro de comédie pure. Chacune de ses apparitions fait frémir la salle de plaisir. Et il est remarquable ment secondé par va voluptueuse et vénale épouse interprétée par Lynne Wilmot… Un seul petit, tout petit bémol toutefois : on s’ennuie un peu lors de trois solos (Valjean, Javert, Eponine) que l’on trouve un peu longuets. Ils sont bien sûr indispensables pour la bonne compréhension de l’histoire car ils sont situés à des moments névralgiques, mais le problème, à mon goût, c’est qu’ils souffrent au niveau de la mélodie. On eût aimé des tubes. Ce qui n’enlève rien bien sûr à la performance vocale des interprètes…
Courez vite au Châtelet. Vous allez en prendre plein les mirettes. Mais attention, Les Mis ne s’y produisent que jusqu’au 4 juillet.

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