mardi 20 avril 2010

Camping 2


Un film de Fabien Onteniente
Scénario de Fabien Onteniente, Franck Dubosc, Philippe Guillard, Emmanuel Booz
Musique de Jean-Yves d’Angelo et Frédéric Botton
Avec : Franck Dubosc (Patrick Chirac), Richard Anconina (Jean-Pierre Savelli), Mathilde Seigner (Sophie Gatineau), Antoine Duléry (Paul Gatineau), Claude Brasseur (Jacky Pic), Mylène demongeot (Laurette Pic), Christine Citti (madame Chatel), Julie de Bona (Pauline), Enna Balland (Liza), Eric Naggar (le maire)…
Sortie le 21 avril

Ma note : 6,5/10

Synopsis : Arcachon. Mois d’août. Jean-Pïerre Savelli, employé aux Mutuelles d’Assurances de Clermont-Ferrand, apprend que Valérie, sa fiancée, veut faire un break. Pour se ressourcer et retrouver calme et sérénité, il décide de changer de destination de vacances… Il atterrit au Camping des Flots Bleus où il tombe sur Patrick Chirac et sa bande de campeurs irréductibles.

Mon avis : Et bien ce film m’a laissé une impression mitigée.
Voyons d’abord ce qui m’a le moins plu. J’ai trouvé le scénario assez décousu. On dirait une sorte de patchwork composé de pièces de couleurs et de tons différents que l’on a essayé tant bien que mal d’assembler. Cela donne un résultat plutôt disparate avec des scènes vraiment réussies et d’autres que l’on trouve incongrues, voire inutile (dans ce rayon je place par exemple les navettes entre la baraque à frites et le camping - idée mal exploitée -, ou l’ascension de la dune du Pyla – image au demeurant fort jolie - et le sitting à son sommet. Ça part sur une bonne intention et ça s’écroule comme un soufflé). Il y a aussi ça et là quelques saynètes qui tombent un peu à plat parce que psychologiquement peu plausibles (l’épisode archéologique entre autres ; qui aurait dû être mieux géré)… Donc du fait de cette succession quelque peu anarchique de scènes, le film souffre d’une certaine arythmie entre de grands moments de drôlerie ou d’émotion et des ajouts qui alourdissent l’action sans y apporter pas grand-chose.

Passons maintenant aux points positifs de ce deuxième volet des aventures de Patrick Chirac à la plage et de ses compagnons de camping.
Déjà, il se dégage de cet épisode beaucoup plus de tendresse et d’humanité que dans le premier qui était tout de même plus farce. Certains des protagonistes, Patrick en tête, laissent entrevoir des failles et leur fragilité. La plupart d’entre eux quitteront les Flots Bleus passablement transformés. C’est cet aspect humain prédominant qui rend le film plus attachant. Le personnage incarné par Richard Anconina (Jean-Pierre Savelli, le même patronyme que l’ineffable Peter de « Peter et Sloane ») y est pour beaucoup. Avec son mal-être, son agoraphobie et son hypocondrie, il est aux antipodes – et c’était voulu – du play-boy infatué qu’incarnait Gérard Lanvin. Autant de fragilité provoque de la compassion chez ses nouveaux « amis » qui ont plus envie de le protéger et de l’aider que de le traiter de haut…
On a dit que le personnage de Patrick Chirac laissait apparaître cette fois des aspects plus nuancés de sa personnalité, et bien il en est de même pour le couple Gatineau, formé par les excellents Mathilde Seigner et Antoine Duléry. Les scénaristes se sont apparemment bien appliqués pour faire évoluer sous nos yeux leur évolution. Mathilde, une fois de plus, est parfaite en épouse à la croisée des chemins, qui hésite à emprunter celui de l’adultère ou à rester sur celui de la légitimité. On comprend d’autant mieux ses états d’âme que le père Gatineau est insupportable de suffisance avec son côté m’as-tu-vu de parvenu. Elle apporte à Sophie une réelle sensibilité autant dans ses emportements (justifiés) que dans ses doutes (tout aus justifiés)… Quant à l’Antoine, son rôle a pris de l’épaisseur puisqu’il doit à un moment troquer sa panoplie de beauf content de lui pour celle du mari qui veut tout faire pour reconquérir sa belle. Seigner-Duléry, c’est de la valeur ajoutée, c’est du solide.
Et puis il y a le couple Pic. Claude Brasseur grimpe encore d’un palier dans la caricature et, si on le trouve parfois insupportable tant il en fait trop, il faut toujours garder à l’esprit que ce genre de bonhomme existe. C’est le genre de type qui n’a que ce mois de vacances pour se donner de l’importance, pour jouir d’un peu de considération de la part de ses congénères. N’est pas le plus ancien du camping qui veut. Ça lui boursoufle sacrément l’ego… Heureusement, Mylène Demongeot a une présence douce et apaisante. Les deux Pic auraient été pareils, c’eût été franchement indigeste. Elle aussi fait preuve de tolérance et d’humanité.
Deux autres comédiens m’ont également bien plu, Eric Naggar, qui joue le maire du Moulot, et j’ai été vraiment attendri par la jolie composition d’Enna Balland, la fillette de Richard Anconina. Elle est absolument craquante.

Pour terminer, dans l’éventualité d’un troisième volet, il faudra que les scénaristes – ils s’y sont tout de même mis à quatre – fassent preuve d’un peu plus de rigueur et d’imagination pour donner de l’épaisseur aux aventures de nos campeurs arcachonnais.

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