jeudi 18 février 2010

Monty Pythons Spamalot


Théâtre Comédia
4, boulevard de Strasbourg
75010 Paris
Tel : 01 42 38 22 22
Métro : Strasbourg Saint-Denis

Une pièce de Eric Idle et John Du Prez
Adaptée et mise en scène par Pierre-François Martin-Laval
Avec Gaëlle Pinheiro (la Dame du Lac), Pierre-François Martin-Laval (Le Roi Arthur), Olivier Denizet (Robin), Arnaud Denissel, Grégoire Bonnet (Bedevere), Tiffanie Jamesse, Andy Cocq (Patsy), Arnaud Ducret (Galahad), Laurent Paolini (Prince Herbert), Philippe Vieux (Lancelot), Edouard Thiébaut, Sophie Gemin
Direction musicale : Mathieu Gonet
Chorégraphies : Stéphane Jarny
Décors : Franck Schwarz
Costumes : Jean-Michel Anglays

Ma note : 9/10

L’argument : Spamalot est une version délirante de la légende du Roi Arthur et des chevaliers de la Table Ronde.
Adaptée très librement du film culte Sacré Graal des Monty Pythons (1974), la pièce a été créée aux Etats-Unis en 2005 et s’est jouée à Londres pendant plus de deux ans. Elle a été nommée 14 fois aux Tony Awards et en a remporté trois, dont celui du Meilleur Musical.
Adapter en français l’univers absurde de ce grand classique de la comédie n’était pas une mince affaire. C’est pourtant le pari qu’a relevé Pierre-François Martin-Laval, dit PEF, membre éminent de la troupe des Robins des Bois.

L’histoire : A l’époque des croisades, le Roi Arthur et ses chevaliers de la Table Ronde partent à la recherche du Graal, le vase sacré dans lequel a été recueilli le sang du Christ au moment de son sacrifice. Chevauchant d’invisibles montures, ils vont se retrouver plongés dans un monde insensé, plein de périls et de traquenards.

Mon avis : Honnêtement, je ne peux pas dire que j’ai aimé… Non. J’ai a-do-ré ! J’ai passé au théâtre Comédia deux heures d’un pur bonheur, de rire et de ravissement.
Moi qui ai été élevé au rythme des aventures radiophoniques et rocambolesques de Signé Furax, de Pierre Dac et Francis Blanche, qui me suis ensuite immergé dans l’univers délirant de Marcel Gotlib, et qui ai communié avec la joyeuse troupe d’Hara-Kiri, j’éprouve une tendresse inextinguible et une attirance chronique pour le burlesque et le non sens. Evidemment, le monde des Monty Pythons m’a transporté de joie.
C’est donc en salivant d’avance que je suis allé découvrir ce qu’avait pu faire Pierre-François Martion-Laval (PEF) avec l’adaptation française de Sacré Graal, film aussi culte sur la chevalerie que l’est La vie de Bryan sur l’avènement du christianisme. J’ai été comblé au-delà de mes espérances. Car PEF a non seulement su préserver l’esprit typiquement anglo-saxon des Monty Pythons en y ajoutant une bonne dose humour bien français.

Un décor médiéval a envahi la scène. A chaque extrémité s’élève une tour délabrée, construite de guingois. Les musiciens élégamment vêtus de noir, traversent la scène pour rejoindre la fosse où ils vont jouer en « live » sous la conduite de Mathieu Gonet. Pendant tout le spectacle, on ne verra de celui-ci que la tête et le haut du buste. Il va diriger la manœuvre avec autant de dynamisme que de fantaisie car il va fréquemment intervenir dans le déroulement de la pièce.
La première personne à se représenter est un personnage du… Roi Lion, égaré de Mogador. Rappelé à l’ordre, il réalise son erreur et s’enfuit en courant. Le ton est donné. C’est parti pour deux heures de délire. Un narrateur obèse nous expose la situation. Et les quiproquos commencent à s’enchaîner. Les danseurs, confondant les mots « Bretons » et grands Bretons », totalement à côté de la plaque, se lancent avec conviction dans une démonstration de folklore bigouden ! (version Camelot à l’Armoricaine…).

Mais je ne vois pas l’intérêt de narrer les péripéties de Spamalot par le menu. D’abord par flemme, parce que c’est tout bonnement inracontable, et ensuite par respect pour vous laisser découvrir toutes les facéties de ce spectacle.
Les gags s’enchaînent à un rythme effréné, les dialogues culminent à un niveau d’absurde absolument jouissif (citons par exemple cette longue digression sur la présence de noix de coco africaine en territoire grand-breton), les danseuses ne se contentent pas de danser et de chanter joliment bien, elles participent elles aussi à l’action avec autant de charme que de dérision. Il y a également deux danseurs-acrobates étonnants de souplesse et de drôlerie (ils sont impayables en grenouilles). Les chorégraphies ont l’air totalement déjantées alors qu’elles sont formidablement bien réglées… Il y a également une flopée d’anachronismes et de clins d’œil (entre autre aux autres comédies musicales).
La Dame du Lac est entourée de pom pom girls, un tableau rappelle furieusement le Crazy Horse, on assiste à un strip-tease en armure, on s’ébat langoureusement sur le slow de La Boum, on voit apparaître Dieu (du moins en partie, mais je n’en dévoilerai pas plus), les chansons les plus improbables sont interprétées avec le plus grand sérieux, un tableau purement french-cancan vient s’inviter à la fête, on se gondole devant un avatar de la Gay Pride… Effets spéciaux, trucages, une bande-son efficace, c’est bourré d’astuces et de trouvailles, les combats sont réglés comme du papier à musique…

Et puis il y a la troupe des comédiens, PEF en tête. Alors là, je crois qu’il va en bluffer plus d’un avec sa performance tant physique que vocale. Incroyable ce qu’il parvient à faire avec son petit corps (jusqu’au grand écart !). Et, surtout, il est habité de bout en bout par son personnage. Il n’est jamais lourd, son humour est très fin, alternant habilement premier et second degré. Bref, il est parfait.
A ses côtés, si chacun des preux chevaliers es t vraiment épatant, il y a cependant deux personnages qui se distinguent par leur prestation. Il y a Arnaud Ducret, qui campe un Galahad absolument réjouissant. Et Gaëlle Pinheiro, qui apporte à la Dame du Lac une véritable folie douce. Dotée d’une voix exceptionnelle, elle joue à la diva avec un décalage tout-à-fait cocasse. Et elle se prête avec gourmandise à toutes les absurdités scéniques dans lesquels ce scénario déjanté l’entraîne… Mais sincèrement, tout le monde est remarquable de présence et de drôlerie. Le casting est réellement impeccable.

Programmé jusqu’au mois d’août, je ne serais pas étonné que Spamalot déborde bien plus loin dans le temps. Il existe en effet tout un public friand de ce genre de divertissement haut de gamme à tous points de vue (décors, musique, costumes, tableaux…). Il suffisait d’entendre les commentaires des spectateurs qui assistaient à la générale pour lui prédire un succès long et mérité. Le bouche-à-oreille fera le reste. Franchement, Spamalot, ce n’est pas de la camelote…

3 commentaires:

Kevin Collette a dit…

On ne peut plus d'accord avec ce compte-rendu ...Le goût amer de la dernière adaptation au théatre des Pythons dans la langue de Molière ( il y a une dizaine d'années )a été effaçé par cette version franco-française bourré d'énérgie et d'inventivité...Bravo à toute la troupe...

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