vendredi 6 février 2009

Eden à l'Ouest


Un film de Costa-Gavras
Scénario de Costa-Gavras et Jean-Claude Grumberg
Avec Riccardo Scarmarcio (Elias), Juliane Koehler (Christina), Ulrich Tukur (Nick Nickelby), Eric Caravaca (Jack), Anny Duperey (la dame à la veste), Bruno Lochet (Yann, le SDF), Michel Robin (le portier du Lido), Davd Lowe (Fred)...
Sortie le 11 février 2009

Ma note : 5,5/10

L'histoire : Comme dans l'Odyssée, c'est en mer Egée que l'aventure d'Elias, héros sans légende, commence. Sur la même mer, sous le même soleil et le même ciel qu'à l'aube de la civilisation.
Après bien des péripéties, dont une escale au paradis et un bref séjour en enfer, son épopée se termine magiquement à Paris... Paris que chaque errant voit briller au plus profond de ses rêves dans son sommeil incertain.

Mon avis : J'ai toujours apprécié les films de Costa-Gavras. J'aime son engaement humanitaire et social, ainsi que ses prises de position politiques. Nombreux sont ses films qui m'ont impressionné et passionné (Compartiment tueurs, Z, L'aveu, Missing, Music Box, Amen... et j'en passe). Son dernier film, Le couperet, remontant à 2004, j'avais donc vraiment hâte de découvrir sa nouvelle oeuvre.
Le prologue du film fut tout à fait conforme à ce qui me plaît chez Costa-Gavras. La première image est une image choc avec tous ces papiers d'identité, abandonnés par leurs titulaires, qui flottent à la dérive d'un cargo bondé de clandestins.
On fait alors connaissance avec Elias, le héros de cette odyssée. Pour une belle gueule, c'est une belle gueule. Ce garçon (Riccardo Scamarcio), quasiment inconnu en France, dégage un charisme et une sensualité impressionnant. Il joue à ravir avec la candeur de ses grands yeux et son sourire aussi craquant que dévastateur. Des atouts qui vont indéniablement lui servir tout au long de son épopée.

Et puis, à partir du moment où Elias se retrouve seul échoué sur une plage, le film commence réellement. Sous forme de gag. Car notre naufragé (volontaire) émerge dans... un camp de nudistes ! Plutôt cocasse comme situation. Dès lors, au fil des péripéties involontaires auxqelles doit s'adapter ce pauvre Elias, le film ne va plus cesser d'osciller entre épisodes burlesques, tragi-comiques, et dramatiques. La plupart des scènes se font caricaturales (on a beaucoup de mal par exemple à trouver une logique rationnelle au comportement de Jack/Eric Caravaca), si bien que jamais - je dis bien jamais - on n'en arrive à s'apitoyer ou à s'émouvoir sur le sort de notre émigrant. Ce qui, je pense, va complètemeà l'encontre de l'intention du réalisateur. Les ficelles sont trop grosses, les rebondissements et leurs chutes prévisibles. Il y a là, un terrible manque de rigueur. Costa-Gavras brouille les pistes et les repères. Il succombe même paradoxalement à quelques clichés un peu faciles (l'épisode des Gitans par exemple).
Reste en définitive - et heureusement - la mise en avant de quelques valeurs (en priorité la solidarité), et quelques dénonciations comportementales (la haine de l'autre) qui donnent à ce film le ton qu'il aurait dû avoir.
C'est bien la première fois qu'un film de Costa-Gavras me laisse aussi désemparé...

Hélas, la sauce ne prend jamais.

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