mercredi 17 septembre 2008

Faubourg 36


Un film de Christophe Barratier
Musique originale de Reinhardt Wagner
Textes des chansons de Frank Thomas
Avec Gérard Jugnot (Pigoli), Clovis Cornillac (Milou), Kad Merad (Jacky), Nora Arnezeder (Douce), Pierre Richard (monsieur TSF), Bernard-Pierre Donnadieu (Galapiat), Maxence Perrin (Jojo), François Morel (Célestin), Elisabeth Vitali (Viviane), Eric Prat (commissaire Tortil), Julien Courbey (Mondain), Philippe du Janerand (Triquet)...

Ma note : 8,5/10

L'histoire : C'est bien simple, ce film est tout ce que j'attends du cinéma : une magnifique histoire, de beaux personnages, de superbes décors, des jolis costumes, une photographie d'une extrême qualité, des angles de prises de vues originaux et inattendus, une bonne musique... On n'a qu'à s'installer confortablement dans son fauteuil et se laisser emporter... On est pris et captivé de bout en bout.

C'est qu'on l'attendait au tournant le Barratier après le phénoménal succès des Choristes ! Et bien, à mon goût, Faubourg 36 est encore meilleur. Il est inutile de gloser à l'infini, ce film est parfaitement réussi. Il est largement du même niveau que le somptueux Moulin Rouge de Baz Luhrmann, film auquel il fait immanquablement penser.

A travers les destins entremêlés des quatre principaux personnages, Pigoil (Jugnot), Jacky (Kad), Milou (Cornillac) et Douce (Nora Arnezeder), c'est une fresque tout bonnement humaine qui nous est proposée. Cette époque charnière, magnifiquement restituée, se trouve au carrefour de toutes les passions, de toutes les idéologies. C'est l'hitoire de nos parents et grands parents ; notre histoire. C'est l'exaltante période du Front populaire en même temps que celle, menaçante, de la guerre qui sourd. La camaraderie ouvrière côtoie la xénophobie. Et au milieu de ces importants événements historiques, il y a la simple aventure humaine.
Ce film nous distille un flot de belles et profondes émotions. Il nous tient en haleine tant on s'attache aux personnages. On se projette en eux, on se met à leur place. On rit, on pleure, on tremble, on a peur, on se sent concerné, solidaire. Tous les sentiments y sont exprimés : l'amour, l'amitié, la tendresse, la haine, la violence, la fraternité...
Nous sommes dans la grande tradition du bon cinéma français de l'après-guerre. Inévitablement, on a tendance à transposer : il y a du Chaplin dans Jugnot, du Bourvil dans Kad, du Gabin dans Cornillac, de la Michèle Morgan dans Arnezeder, du Eric Von Stroheim dans Donnadieu... C'est frappant. Le moindre second rôle se révèle épatant (Julien Courbey en Mondain, ou Philippe du Janerand en Triquet, pour ne citer qu'eux...) Ils sont tous tellement naturels qu'on ne peut parler de numéros d'acteurs.

Faubourg 36 est un film sur lequel il est difficile d'écrire. On a beaucoup plus envie d'en parler avec d'autres spectateurs, d'échanger ses impressions, ses émotions, son plaisir. Il faut aller le voir, il nous fait tellement de bien, il nous emmène tellement haut. Et pourtant, il est d'une simplicité confondante. Barratier a l'art de nous raconter des histoires - car il y en a plusieurs qui s'entrecroisent ou qui avancent en parallèle -, il sait nous attraper par le coeur.
Je suis sorti de la salle enchanté, agréablement ému, heureux d'un petit bonheur tout pur, tout simple. Qu'est-ce que ça fait du bien le cinéma quand il nous propose des films de cette qualité. Sacrée lanterne magique !

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